
Migrants-Sahara-Expulsion
La région sahélienne fait face à une recrudescence des mouvements migratoires forcés. Les autorités algériennes ont considérablement accéléré leurs opérations d’expulsion vers le Niger, soulevant de vives inquiétudes quant au respect des droits fondamentaux des personnes concernées et à la capacité du Niger à gérer cet afflux massif.
Une politique d’expulsion à grande échelle
Les autorités algériennes ont procédé à l’expulsion de plus de 16 000 migrants en situation irrégulière vers le Niger depuis le mois d’avril. Ce chiffre représente plus de la moitié du total des refoulements effectués par l’Algérie depuis le début de l’année 2024, selon les données recueillies par InfoMigrants.
Le rythme des opérations s’est particulièrement intensifié au début du mois de juin. Le 1er juin, un convoi transportant 1 466 personnes est arrivé à Assamaka, localité nigérienne située à la frontière algérienne. Parmi ces migrants, 688 étaient originaires de différents pays d’Afrique occidentale, dont 239 ressortissants nigériens.
La journée suivante a vu l’arrivée de 778 citoyens nigériens supplémentaires, parmi lesquels figuraient 222 mineurs. Ces personnes ont été transportées dans des conditions précaires à bord de treize camions et d’une fourgonnette.
Des pratiques dénoncées par les organisations humanitaires
L’organisation non gouvernementale Alarme Phone Sahara a fermement condamné ces expulsions massives qu’elle qualifie de « violation des droits humains ». L’ONG pointe du doigt les méthodes employées et les conditions dans lesquelles ces opérations sont menées.
Les témoignages recueillis font état de situations particulièrement alarmantes. Selon l’organisation, « Ils sont souvent abandonnés en plein désert, sans eau, sans nourriture, sans abri, au mépris total de leur sécurité ».
Les migrants expulsés sont généralement déposés à environ 15 kilomètres de la frontière nigérienne. Ils doivent ensuite parcourir cette distance à pied, dans des conditions climatiques extrêmes, pour atteindre le centre de transit géré par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Le Niger face au défi humanitaire
Les autorités nigériennes expriment leur préoccupation face à l’ampleur du phénomène qui pourrait déclencher une crise humanitaire majeure sur leur territoire. Le pays, déjà confronté à de nombreux défis sécuritaires et économiques, peine à absorber cet afflux continu de personnes.
Pour faire face à cette situation, le Niger souhaite renforcer sa collaboration avec l’OIM afin d’intensifier les programmes de rapatriement volontaire. Ces initiatives visent à permettre aux migrants de regagner leur pays d’origine dans des conditions dignes et sécurisées.
Objectifs et perspectives
Les autorités nigériennes, en coordination avec l’OIM, ont fixé un objectif ambitieux : faciliter le retour de 4 000 migrants vers leurs pays d’origine d’ici le mois de juillet. Cette démarche s’inscrit dans une approche plus globale de gestion des flux migratoires dans la région sahélienne.
Cependant, la réussite de ces programmes dépend largement des ressources disponibles et de la capacité des pays d’origine à réintégrer leurs ressortissants dans des conditions qui ne les pousseront pas à tenter à nouveau l’aventure migratoire.
La situation actuelle met en lumière les défis complexes liés à la gestion des flux migratoires transfrontaliers en Afrique et soulève des questions fondamentales sur la nécessité d’une approche régionale coordonnée et respectueuse des droits humains.
La France ferait bien d’en faire autant avec tout ces OQTF Mais c’est pas pour demain avec tout nos bon à rien du gouvernement.
Et nous ?