Corse : Des blessés graves lors d’une manifestation. Les affrontements ont fait 15 blessés dimanche, 14 manifestants et un policier, dont trois blessés graves, selon le département. Parmi eux, une femme de 54 ans a été touchée à une jambe.
Comme les précédentes manifestations, une nouvelle manifestation en l’honneur du militant indépendantiste corse Yvan Colonna, qui a été mortellement agressé dans une prison à Arles, a dégénéré dimanche en violences à Ajaccio. Les affrontements entre 150 à 200 jeunes hommes, généralement cagoulés et avec des masques à gaz, et la police se sont poursuivis jusqu’à environ 23 heures, après l’arrivée du défilé dans le chef-lieu à partir de 16 heures environ.
3 blessés graves
En réponse aux jets de cocktails Molotov et de bombes agricoles, la police a répondu avec des canons à eau, des grenades lacrymogènes et des grenades assourdissantes. À la fin de la nuit, les manifestants ont spécifiquement utilisé des panneaux électoraux comme projectiles. Les affrontements ont fait 15 blessés, 14 manifestants et un policier, dont trois blessés graves, selon la préfecture. Parmi eux, une femme de 54 ans a été impliquée dans une jambe.
En fin d’après-midi, alors que les affrontements les plus violents se déroulaient près de l’hôtel de ville, les pompiers étaient longuement mobilisés autour d’un geyser de flammes crachant d’une conduite de gaz. La préfecture a déclaré qu’une trentaine d’habitants avaient dû être évacués face au danger d’explosion.
En fin d’après-midi, des heurts ont également eu lieu près de la caserne des CRS à Furiani, près de Bastia, qui avait été la cible de manifestants une semaine plus tôt, et devant le département de Bastia dans la soirée.
Au plus fort de la journée, cette manifestation a rassemblé 4 000 personnes (selon le département) et 14 000 personnes selon les organisateurs.
Yvan Colonna a été agressé à Arles le 2 mars et détenu à la résidence centrale des Bouches-du-Rhône pour l’assassinat du préfet Claude Claude Erignac a été condamné 3 fois à une condamnation à perpétuité, en 1998, en Ajaccio.
Les manifestations ont commencé vers 15h00 sur le front de mer, derrière deux grandes banderoles portant le slogan désormais traditionnel « Assassin national français ». Le cortège était mené par le frère d’Ivan, Stéphane Colonna, et son fils aîné, et était entouré de très jeunes manifestants qui, pour certains, étaient des enfants, qui à l’unisson ont répété le même cri « État Assassin national français ».
Parmi la foule derrière lui se trouvaient plusieurs personnalités locales : Gilles Simeoni, président de l’Autonomie du Conseil exécutif de la Corse, Charles Pieri, considéré comme membre du Front de libération nationale de la Corse (l’ancien chef du FLNC, le mouvement a récemment menacé de reprendre la lutte armée, et même Paolo-Felix Benedetti, le noyau dirigeant du Parti du Front Indépendant.
Contrôles préventifs avant l’événement
« Je suis venu honorer Yvan Colonna, pour montrer qu’on est toujours là », a expliqué à l’AFP Cameru Tomasi, 23 ans, secrétaire de Ghjuventu Paolina, une dirigeante à l’origine de la manifestation. le collectif nationaliste.
Ce collectif était également à l’origine de deux autres grandes manifestations pour Colonna à Corte et Bastia respectivement les, 6 et 13 mars. Elles se sont également soldés par la violence et le chaos.
Face au risque de débordements, les forces de l’ordre dimanche se sont montrées plus importantes, plus organisées et plus agressives. En particulier, des contrôles préventifs avant les manifestations ont permis de saisir des dizaines de projectiles, dont des bols, des haches et des barres de fer.
Moi, je suis pour leur autonomie. Qu’ils se démerdent avec leur bordel. Retirons-nous de ce caillou et surtout, laissons-les se débrouiller avec « leur peuple ».