Macron silencieux, Darmanin au front
Ce dernier avait prévenu: «ceux qui ne remplissent pas les critères seront expulsés». Il a donc mis sa menace à exécution dès mardi 15 novembre en avançant que 44 des 234 migrants qui étaient à bord de l’Ocean Viking et qui ont débarqué à Toulon la semaine dernière allaient être expulsés vers leur pays d’origine.
Dans les faits, il s’agit de leur opposer un refus à leur demande d’asile. Le ministre de l’Intérieur essaie de ne pas perdre la face après la débâcle face au voisin italien qui avait refusé que le navire ne jette l’ancre sur son territoire. Si Darmanin voit une sorte de victoire dans l’expulsion de ces migrants, cela ne changera rien à la portée du geste de Macron d’accueillir ces 234 clandestins en France.
Les expulser… mais où?
Lorsqu’elles ont débarqué dans le port militaire de Toulon, ces migrants ont été transférées dans un centre de vacances de la presqu’île de Giens, à Hyères, transformée en «zone d’attente» internationale fermée d’où elles ne peuvent pas sortir. Darmanin a précisé que «les personnes qui se voient refuser» cette entrée au titre de l’asile «seront reconduites dès que leur état de santé (…) le permettra» vers leur pays d’origine. Il a ajouté: «J’ai déjà pris (…) contact dès hier (lundi) avec mes homologues étrangers pour que ces reconduites à la frontière puissent se faire dans les temps les plus courts possibles », espérant que ces expulsions soient réalisées d’ici la fermeture de la zone d’attente «dans une vingtaine de jours».
Cependant, il se retrouve confronté à un problème de taille: s’il n’a pas précisé les nationalités des personnes concernées, c’est qu’il ne le peut pas. De plus, sur les 234 clandestins, 44 ont été reconnus mineurs et «60 peuvent demander l’asile, notamment des Syriens, des Soudanais, des Érythréens». Il s’est toutefois félicité, lors de la séance de questions au gouvernement, que «deux tiers des rescapés doivent faire l’objet de relocalisations vers onze autres pays européens».