L’USPO et la FSPF, les deux principaux syndicats des pharmaciens d’officines ont déposé un préavis de grève soutenu par l’Ordre national des pharmaciens. La grève annoncée pour le 30 mai devrait être aussi suivie que celle de 2014. Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) se félicite de cet engouement : « plus de 95% de pharmacies fermées ».
Les raisons de la grève
La grève et les manifestations du jeudi 30 mai veulent alerter le gouvernement sur les difficultés économiques rencontrées par la profession. En effet, Pierre-Olivier Variot explique que depuis la Covid-19 les pharmaciens n’arrivent plus à « conjuguer l’inflation avec [leur] activité ». Le président de l’USPO incite les pharmaciens à prendre part à la grève, mais il ajoute qu’« il y aura surement des réquisitions pour maintenir un service minimum » pour rassurer les français.
Les pharmaciens demandent plusieurs choses :
- Une revalorisation financière, pour pallier aux difficultés qu »ils traversent « entre la pénurie des médicaments et la fermeture d’officines » (36 pharmacies ont du fermer depuis janvier dû à des difficultés économiques)
- La réforme de la sixième année d’étude en pharmacie : cette réforme permettrait un renforcement des équipes en officines.
Ils veulent aussi alerter sur les pénuries de médicaments, déjà présentes et celles à venir : en effet, depuis 2023 ces pénuries se sont multipliées, avec +30,9% de ruptures de stock signalées et sur le mois de janvier 2024 c’est 4925 alertes de ruptures ou de risques de ruptures. Pierre-Olivier Variot prend l’exemple du Doliprane et de la Cortisone qui ont manqué cet hiver.
Des pourparlers avec le gouvernement
Les pharmaciens veulent que la mobilisation soit historique pour alerter le gouvernement. Cependant il semblerait que celle-ci soit moindre dans la capitale. De son côté, le ministère de la Santé indique que cette grève « n’avait pas lieu d’être » : la rémunération des pharmaciens a augmenté de 20% depuis 2019. D’ailleurs, les négociations semblent en bonne voie puisque le gouvernement propose de « revaloriser les honoraires de 10% ainsi que les gardes de nuit et les actes médicaux, notamment les vaccinations effectuées par les pharmaciens.»
Le ministère rappelle aussi qu’il est ouvert à la conversation au sujet des questions et des inquiétudes émises par les professionnels.
Les manifestations prévues
La manifestation parisienne débutera à 15 h 30 devant la Faculté de pharmacie de Paris, avenue de l’Observatoire. « Le cortège se dirigera ensuite vers le ministère de l’Économie. Nous devrions arriver à Bercy vers 16 h 45 ou 17 heures, en fonction de l’avancement et du rythme des manifestants », explique Jérôme Koenig.
Ajaccio : à 10 h. Départ de la place Abatucci
Angers : à 10 h. Départ à la CPAM
Angoulème : à 9 h 45. Départ place de la Bussate
Annecy : à 14 h. Devant la Préfecture
Bordeaux : à 12 h. Départ à la Faculté de médecine et de pharmacie, place de la Victoire
Clermont-Ferrand : à 13 h. Départ sur le parvis de la gare SNCF
Dijon : à 10 h. Départ du cortège place du Théâtre.
Digne-les-Bains : de 9h à 10h. Départ devant la Préfecture.
Grenoble : à 14 h. Départ place de l’Ile Verte.
Le Mans : à 14 h. Départ place des Jacobins.
Lille : à 10 h 30. Départ de la place de la République.
Lyon : à 9 h 30. Départ place d’Arsonval près de la Faculté de pharmacie.
Marseille : à 14 h. Départ devant la Préfecture.
Nancy : à 10 h. Départ place Stanislas.
Nantes : à 10 h. Départ devant la CPAM, rue Gaétan Rondeau.
Nice : à 10 h 30. Départ à la gare de Thiers.
Rennes : de 10 h à 12 h. Départ devant la CPAM, 7 cours des Alliés.
Strasbourg : à 14 h. Départ place de Broglie.
Toulon : de 10 h à 12 h. Départ devant la Préfecture.
Toulouse : à 10 h. Départ place Saint Etienne.
Tours : à 10 h. Départ place de la Préfecture.
Pour être tenu au courant des autres manifestations, il faut consulter le site de l’Uspo.