Il passera de 2,57 % à 3,05 % pour un emprunt de 20 ans et plus. Destiné à protéger les particuliers de conditions d’emprunt abusives, ce taux plafonne l’ensemble des frais d’un prêt immobilier: taux de crédit pratiqué par la banque, éventuelle commission des courtiers et assurance emprunteur.
Des crédits plus chers pour les particuliers
Olivier Lendrevie, président du réseau de courtiers Cafpi, expliquait que cette «hausse est très attendue par la profession»,pour qui «un taux d’usure à 3 % permettrait de régler la grande majorité des situations de blocage observées ces dernières semaines». Selon l’expert, cette hausse aura aussi pour conséquence de rendre les nouveaux crédits immobiliers plus chers pour les particuliers. La remontée des taux d’intérêt des nouveaux crédits immobiliers est sensible depuis le printemps, les banques répercutant le resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), via une hausse de son taux directeur afin de combattre l’inflation.
Le taux moyen mesuré par la Banque de France pour les nouveaux crédits immobiliers était, par exemple, de 1,45 % en juillet, selon ses derniers chiffres, contre 1,12 % en fin d’année dernière. Il s’agit là du taux nominal, auquel viennent s’ajouter l’ensemble des frais liés à l’obtention d’un crédit. Cette hausse ne ralentit cependant pas les encours de crédit. Dans un entretien au journal Sud-Ouest fin août, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, indiquait que le marché de l’immobilier restait «dynamique». Ce qui contredit les derniers rapports des notaires de France.
Une hausse plus marquée qu’en juin
La Banque de France a indiqué que «l’application de la formule prévue par la loi» conduit à «une hausse bien proportionnée et plus marquée qu’en juin dernier». Le calcul du taux est réalisé chaque trimestre par la Banque de France, qui prend en compte les taux moyens pratiqués par les banques au cours des trois derniers mois augmentés d’un tiers. Il y a autant de taux d’usure que de types de crédits. Ces taux plafonds sont sous le feu des critiques, notamment des courtiers qui y voient un frein à l’accès au crédit immobilier.
D’ailleurs, un de leurs syndicats était même allé jusqu’à manifester, le 20 septembre, devant le siège de la Banque de France à Paris, pour demander à la banque centrale de faire un geste. La Banque de France juge «ni souhaitable ni nécessaire (…) un relèvement exceptionnel» des taux de l’usure, dont le rôle «est de protéger les emprunteurs», a-t-elle précisé ce mercredi.