Ce dernier a été choisi pour remplacer celui qui dirigeait le groupe depuis 2014, Jean-Bernard Lévy, bientôt atteint par la limite d’âge mais dont le départ anticipé a été annoncé dès cet été en même temps que la renationalisation d’EDF à 100 %.
Ancien haut fonctionnaire
Luc Rémont, militaire de réserve et père de quatre enfants, a démarré sa carrière en 1993 à la Direction Générale de l’Armement, avant de rejoindre le Trésor, puis les cabinets de Francis Mer, Nicolas Sarkozy, Hervé Gaymard et Thierry Breton. Il connaît parfaitement la machine étatique. Il a travaillé avec tous les ministres de l’Économie du second quinquennat de Jacques Chirac, de 2002 à 2007, avant de rejoindre le privé. Tout d’abord en tant que banquier chez Bank of America Merrill Lynch en 2007 puis dans l’industrie chez Schneider Electric à partir de 2014.
Il connaît aussi parfaitement EDF et ses rouages économiques puisqu’il a notamment participé au pilotage des privatisations d’ADP, d’Areva et d’EDF dont il doit donc désormais conduire la nationalisation. Dans une interview donnée au Monde, un ancien proche conseiller de Nicolas Sarkozy se souvient d’un collaborateur «très structuré et très loyal» en qui il avait «une absolue confiance». Il ajoutera «Luc Rémont sait parfaitement comment se prennent les décisions publiques et c’est très utile pour un patron d’EDF».
Une arrivée pendant une crise sans précédent
Le futur président du géant de l’électricité devra relever un nombre de défis gigantesques, aussi bien pour EDF que pour la sécurité de l’approvisionnement électrique du pays qui fait face à sa pire crise énergétique depuis des décennies. Dans ses priorités, un dossier est prépondérant: relancer une production électrique en berne, en raison de problèmes de corrosion sur certains réacteurs nucléaires mais aussi de la sécheresse qui a fragilisé le potentiel des centrales hydroélectriques cet été.
Mais d’autres chantiers plus structurels attendent le nouvel homme fort d’EDF. À moyen et long terme, il aura aussi à gérer le branchement de l’EPR Flamanville qui accuse dix ans de retard et de faramineux investissements à venir pour relancer le nucléaire, selon la feuille de route fixée par Emmanuel Macron dans son discours de Belfort en février 2022.
Et un grand sens de l’humour