Des mesures prises cet été et jugées efficaces
Ces conclusions interviennent après que François Braun, ministre de la Santé, a envoyé, le 22 novembre, une instruction aux agences régionales de santé (ARS) annonçant «la prolongation, voire la pérennisation, de la quasi-totalité des mesures mises en œuvre entre juillet et septembre», pour faire face au manque de personnel et de lits. Un dispositif de crise qui «a fait ses preuves», selon le gouvernement, puisque ce «filtrage» a permis de diminuer de 6 % les passages aux urgences, pour une augmentation parallèle de 20 % de l’activité de régulation. Si l’exécutif se satisfait de statistiques, reste à savoir si ce système ne met pas la vie des patients en danger.
Une régulation ou un vulgaire tri?
Si l’on en croit la communication gouvernementale, la régulation des admissions aux urgences par l’intervention d’une personne à l’entrée du service ou directement via le numéro d’urgence du Samu était en effet censée «favoriser l’information et l’orientation des patients». Ce filtrage préalable, mais ne faut-il pas l’assimiler plutôt à un «tri des patients», est perçu par l’Inspection générale des affaires sociales comme «une réponse de bon sens à l’afflux de patients». Toutefois, le rapport préfère ne pas tirer de conclusions trop hâtives car elle «ne dispose pas d’un recul suffisant pour conclure encore, de manière certaine, à la fois à l’impact positif et à l’absence d’effets adverses» de ces opérations de régulation.
De plus, quand il est question des alternatives en ville, le rapport suggère de «ne pas maintenir la possibilité d’une ouverture des maisons médicales de garde le samedi matin». Il est à noter que c’est aussi la fin du remboursement intégral des téléconsultations par l’assurance-maladie en vigueur depuis le mois de mars 2020 dans le cadre de la crise sanitaire. L’inspection considère que la télémédecine doit à présent «poursuivre son développement dans le cadre du droit commun».