Guerre en Ukraine : Les bébés nés sous GPA victimes de la guerre
Guerre en Ukraine : Les bébés nés sous GPA victimes de la guerre. Ces dernières années, l’Ukraine est devenue un hotspot pour la GPA, où les couples étrangers peuvent devenir parents. Des dizaines de bébés nés sous gpa sont nés depuis le début de la guerre, mais nombre de leurs parents restent coincés à la frontière.
« Une fois que nous avons appris que la guerre était une réalité, nous avons préparé l’abri et y avons mis les enfants », a expliqué Svetlana, l’une des six sages-femmes qui surveillent les bébés 24 heures sur 24. « Nous avons pris tout ce dont nous avions besoin. Puis, lorsque l’explosion s’est calmée. Nous avons apporté des poussettes, des lits, des landaus. Nous avons rendu cet endroit plus confortable. Nous avons travaillé 24 heures sur 24. Nous n’aurions pas pu « abandonner ces bébés » a expliqué que Svetlana était l’une des six baby-sitters qui s’occupaient du bébé 24 heures sur 24.
Les bébés sont nés de la GPA. Le plus jeune a 4 jours, le plus âgé a 6 mois. Les mères porteuses ont signé un document d’abandon, mais tous les futurs parents n’ont pas pu venir. La récupération des bébés a d’abord été bouleversée par le Covid-19, puis par la guerre.
Quand les parents viennent dans le pays ou à la frontière, c’est presque une opération d’infiltration organisée par Igor Petrovich, médecin-chef de la principale agence ukrainienne de maternité Biotexcom : « Je prends une arme. Je prends le bébé dans les bras. On part en convoi dans une voiture. On rencontre les parents, on donne le bébé, les documents. On se serre la main et on part. Dans cette situation, les parents sont choqués. Ils ont les yeux écarquillés, entre ces sirènes qui sonnent et leur bébé. »
Un stress permanent
Dans cette arche de Noé, les parents d’intention sont italiens, espagnols, chinois, canadiens. Malgré la guerre, la plupart des Français ont pu venir. C’est ce que fait Mathilde (c’est un nom d’emprunt). Sa future fille est née le 13 mars à 120 kilomètres de Kiev. Le lendemain, elle le rencontra : ‘Nous étions très anxieux. J’ai risqué ma vie, et mon mari aussi. Mais nous ne pouvons pas laisser nos enfants dans ce contexte de guerre. Nous sommes arrivés à l’hôpital et nous l’a mise dans les bras et nous sommes partis. »
Mais l’enfant de Mathilde n’a eu qu’un laissez-passer pour rentrer en France. L’Ukraine ne peut pas délivrer de certificats de naissance. L’enfant n’a donc été ni identité, ni ne possède de numéro de sécurité sociale. Ce n’est pas un cas isolé en France. Catherine Clavin a engagé plus d’une dizaine de démarches depuis la guerre pour identifier ces enfants : « Soit l’autorité consulaire Française établissait l’acte de naissance de l’enfant né à l’étranger, mais nous avons été informé qu’il n’y avait pas moyen pour l’ambassade de France de le faire« , détaille cette avocate spécialisée en droit de la filiation. « Donc il ne nous reste plus qu’à saisir le tribunal du domicile des parents pour demander à obtenir un jugement qui va pallier l’inexistence de l’acte de naissance, et donc déclarer l’état civil de cet enfant. »
Dans l’arche des bébés sans parents à Kiev, les enfants ont donc une identité fictive. Provisoire. C’est un post-it collé dans les berceaux. Il est mauve pour les filles, bleu pour les Garçons. « Sur ces post-it, il y a le nom de famille de la mère porteuse, parce que l’enfant n’a pas encore de documents. Alors on leur donne aussi, nous-même, un prénom. On leur donne des prénoms ukrainiens« , explique Slvetlana. « Comme Igor Petrovich qui est un enfant qui vient d’être récupéré par ses parents. Ou Nicolaï Igorevich« .
Une famille ukrainienne inquiète pour sa mère enceinte
En plus de ces enfants sans parents, il existe des cas où les mères porteuses sont encore enceintes. Certaines situations sont dramatiques ou profondément angoissantes. Par exemple, Sonia et Samuel Wach sont en France. Ils attendent la naissance d’une petite fille début juin. Mais la mère porteuse se trouve en zone occupée, dans le quartier de Karkhiv.
« Elle s’est sentie en sécurité chez elle pendant longtemps« , racontent les futurs parents. « _Jusqu’au jour ou elle nous a dit : ‘Les Russes sont dans ma ville’. Puis après c’a a été : ‘Ça bombarde. On lui a dit, ‘il faut vraiment que tu partes’. Elle nous a dit : ‘Maintenant c’est trop dangereux de partir parce qu’il y a une voiture qui a essayé de sortir de la ville, ils lui ont tiré dessus, ils sont tous morts’« , poursuivent-ils. Leur peur : « Qu’est ce qui peut arriver à notre gestatrice, à sa famille, du coup à notre enfant ? Est-ce qu’elle va pouvoir à un moment ou à un autre être évacuée dans une zone plus sûre ? Si ce n’est pas le cas comment va-t-elle faire pour accoucher dans sa ville s’il n’y a plus d’hôpital, plus de médecins ? Comment on va pouvoir récupérer notre enfant ?«
Selon Biotexcom, 50 enfants sont nés pendant la guerre. 450 autres mères porteuses n’ont pas encore accouché. Il existe une dizaine d’agences de GPA en Ukraine. C’était un événement important avant la guerre. Le coût de la procédure est d’environ 50 000 euros.